C'est l'heure de l'examen ♫ ( Pv Winny)

Sors de ma vie !

Le psy & l'associable

mais ne me quitte pas

Mais qu'il est agaçant ! La balle rebondit sur sa tête mais elle se contenta de froncer les sourcils en signe de lassitude. Non, elle ne va pas se laisser distraire alors qu'elle construit un royaume. Il l'insulte et cela la vexe mais une fois encore elle reste imperturbable. Non seulement il l’appelait par son nom de famille ce qui était offensant – elle a deux prénoms ! DEUX ! Il peut pas en prendre au moins un ?! - mais en plus il OSE dire qu'elle a peur des démons ?! N'importe quoi ! Les démons, elle les bouffe au p'tit dèj !! Et après… après… non Winnie c'est son surnom affectueux ! Et elle y arrivera au boss ! Boulettes ou pas ! Tout à l'univers du jeu, elle ne pensa pas un instant aux démons atriens.

Fout moi la paix !

Clama t-elle dans la pièce en se tournant vers lui. Le tutoiement avait franchit ses lèvres et elle s'en foutait complètement, non, ce qui était surtout déroutant c'était la rage de Winifred. La violence avec laquelle elle avait repoussé les approches du psychologue et le mur qu'elle avait ensuite battit. Retournée à son jeu, elle reprenait sa partie avec encore plus d'acharnement. Il ne comprend pas ?! Je n'ai AUCUN intérêt pour sa personne ! Je ne veux pas être là et je ne jouerais pas au jeu du psy-client pour faire avancer les choses plus rapidement ! De nous deux ce sera lui qui abandonnera le premier ! Et NON ! Je n'ai pas peur des démons et SI je gagnerais le boss finale ! Je ne veux pas être là ! Qu'il me lâche ! Qu'il ne s'invite plus jamais, jamais, dans mon espace vital ! Jamais !

Je m'appelle Winifred Ariane, t'as deux prénoms au choix ! Dunn c'est ma mère et Winnie c'est pour ceux que j'aime, alors c'est Winifred Ariane, Winifred ou  Ariane mais pas de Dunn ou Winnie ! J'vous appelle pas Caldy !

Bip. Bip. Pouin. L'agacement, se sentir jugé, observé, finit par avoir raison de la partie. Oh elle gagnait mais il lui gâchait le plaisir simple de jouer. Lasse, Winifred finit par enregistrer et éteindre l'application, son téléphone en veille dans sa main elle se tourna vers le psychologue.

J'ai pas peur des monstres, je les défonces. Furieuse, elle le défiait de répliques quoi que ce soit. Et j'atteins toujours le boss final. Parce que je suis une gagnante, parce que je suis capable de recommencer inlassablement la même partie jusqu'à obtenir le résultat attendu. Je suis une teigne, une teigne increvable. Un silence où elle continue de planter son regard dans le sien. Vous avez peur du silence, ça vous énerve que je vous ignore !

Et c'est bien pour cela qu'elle cessa de le regarder, ouvrit à nouveaux son téléphone portable pour allumer une application de jeu de combat.

Ma vie vous regarde pas, si ça vous passionne demandez à ma mère de vous raconter. Elle fait ça très bien.

Et la voilà de retour dans son monde, bien plus à l'aise, persuadée d'avoir mouché cet abruti de psy. Il a bien compris le message, il va lui foutre la paix !

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mais ne me quitte pas

Elle refuse de lui répondre, même si elle est bien contente qu'il en ait rien à faire de sa vie. Peut-être y a t-il des gens qui aiment qu'on s'intéresse à eux, ben ce n'était absolument pas son cas ! Pour vivre heureux vivons cachés et bien caché si possible ! La suite, par contre, lui plut beaucoup moins. Il ne comprenait rien, tous, ils ne la comprenaient pas. Lui, sa mère, les adultes ne la comprenaient pas ! Heureusement qu'elle avait James et Attila en renfort car sinon elle serait profondément seule.  Sa psychologie de comptoir la mettait mal à l'aise, non elle n'avait pas peur des monstres ou d'elle-même, d'ailleurs c'était complètement idiot : elle ne pouvait pas s'affronter ! Personne ne peut s'affronter lui-même ! Obnubilée par son téléphone, elle fait semblant de ne pas l'entendre et cela aurait pu continuer longtemps s'il ne lui avait pas arraché le téléphone des mains. Elle cracha un « mais ! » indigné dont la suite de la phrase s'étrangla dans sa gorge. Dans. Son. Caleçon. Il a foutu mon beau téléphone dans son caleçon puant ?!!! MAIS ! MAIS ! C'est du viol technologique !!

Connard !

L'insulte s'échappa de sa gorge, elle qui en disait si peu. Droite, les bras ballants et le visage d'une furie prête à mordre, elle avait bondit du canapé mais s'était stoppée net dans son élan comme si un tiers invisible l'avait retenu.

Rend moi mon téléphone.

Ses cheveux éparpillés sur son visage, sa façon de le regarder par en dessous, Winifred Ariane n'était plus que tension. A un cheveu de se briser, de casser ce quelque chose qui la retient pour bondir sur le psychologue. Il n'a pas le droit. Il n'a pas le droit de me priver de ce qui m'appartient. Il ne peut pas m'obliger à parler de moi ! Pays libre ! Son regard va de droite à gauche avec furie pour trouver quelque chose auquel se raccrocher, n'importe quoi pour l'aider. Il n'a pas le droit. Il va l'obliger. Elle commence à craindre le pire, qu'il soit comme ces maniacs dans ses jeux qui attachent leurs patients et font des expériences dessus. Sauf que dans ses jeux quelqu'un vient la sauver et que là… c'est elle l'héroïne. James la sauvera. Oui, James la sauvera s'il vient à s'en prendre à elle ! Ou pas, il ignore où elle est… Elle doit se casser d'ici, absolument ! Et abandonner son téléphone mais au moins elle sera loin de ce malade ! De ce violeur de téléphone ! D'esprit ! Et ensuite elle racontera tout à sa mère ! Et sa mère la ramènera ici car Madison jamais n'abandonne… jamais ne la croit quand elle lui dit combien le monde est cruel…

C'est dégueulasse, t'as pas le droit de m'obliger à parler. T'en as rien à foutre alors laisse moi tranquille ! C'est pas ton problème que j'reste chez moi ! Fais ta putain de vie et fout moi la paix !

Trouver un moyen de le pousser à appeler sa mère pour lui dire que les séances sont annulées, il faut que cela vienne de lui ainsi elle sera totalement libérée. Pour ce faire tout les moyens sont bons, mais honnêtement Winifred n'était pas dans l'état d'esprit de la négociation, elle n'a jamais été une grande stratège, plutôt une bourine à l'intuition discutable. Aussi elle prit l'unique chose qui semblait avoir de la valeur ici, le tableau qu'elle le prit pour une toile de maître et le défiant du regard apposa son pied au dessus.

C'est pas parce que je vis différemment que j'ai un problème.

Ses mots étaient pleins de mépris, sa rage palpable et c'est sans le quitter du regard qu'elle appuya sur la toile jusqu'à y enfoncer complètement son pied. La jambe en travers de la toile, elle eut un sourire victorieux qui n'allait pas à un visage si poupon, elle releva son menton, enleva la toile et méprisante à souhait la lui balança à ses pieds

C'était une mission commando, un défi ultime. Le véritable boss devant ses yeux dans un huit-clos intense. Aucun skill si ce n'était son bagout, aucune arme mais un environnement à exploiter. Le plus effroyable était surement de voir que pour une fois elle ne paniquait pas. Alors qu'elle avait ces derniers temps enchaîné les crises d'angoisses, elle n'éprouvait ici que de la rage et du mépris. Sentiments forts qui lui servent de bouclier contre cet individu qui s'impose dans son territoire, dans son cercle privé.

On est coincé dans cette ville, chez moi ou dans la rue, on est enfermé. T'es juste trop con pour le voir : t'es comme moi… je suis juste plus lucide que vous tous.

On est coincé avec des monstres, j'apprends à survivre pendant que vous vous voilez la face.

Maintenant appelle ma mère et annule nos rendez-vous.

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mais ne me quitte pas

Il la narguait avec son air pédant et ses phrases toutes faites d’homme qui savait tout. Elle avait raison mais il lui trouvait une réponse qui la repoussait dans ses retranchements. Pourquoi il restait aussi calme. Pourquoi !? Elle lui casse son tableau, il ne réagit pas plus que ca et bon sang qu’est que ca a le don de l’énerver encore plus !! Il n’y a rien quelle puisse faire pour le sortir de ses gonds ?! Aucune prises sur lui !? Il en a sur elle, alors elle en aura sur lui ! Car Winifred ne peut nullement rester indifférente aux propos de son psychologue.

Hélas pour elle, la comparaison avec le donjon lui parlait extrêmement bien. Elle n'est pas coincée au niveau un, elle n'a simplement pas pris le chemin qu'il aurait souhaité, elle n'a pas choisi la classe qu'il attend qu'elle prenne. Lui comme sa mère attend d'elle quelque chose qu'elle ne peut pas donner… et qu'elle refuse de donner. Le plus exaspérant était que comme sa mère, il refusait de se mettre à sa place, de la comprendre. En même temps elle ne s'était pas attendu à ce qu'il la comprenne ! Ils sont tous pareil, convaincu que ce monde dehors mérite un coup d'oeil mais non ! Non ! Il ne le mérite en rien, il n'y a rien de bon là bas alors, pourquoi y aller quand on sait déjà qu'on va être decue ?! Quand on sait les dangers ?! Elle, elle n'était pas idéaliste comme lui ou sa mère, elle, elle sait la classe et le chemin dans le donjon.

Je trouverai la sortie, je la cherche activement et croyez moi, je la trouverai.

Corde sortie, escap, trappe… elle a tout envisagé jusqu'au sos. Elle aura sa sortie, foi de Winnie et ce jour, elle ne emmènera pas avec elle. Même si elle est lente à fuir, elle abandonnera jamais. As ton déjà vu un héros abandonner ? Non, elle ne croit pas.

C'est alors qu'il eut l'audace, la folie, de lui prendre son téléphone. Tu. Es. Suicidaire. La vie n'avait pas d'intérêt pour le psychologue qui attendait avec tellement d'impatience la mort qu'il se dit qu'il allait la faire venir en avance. Allez, soyons fou,poussons la cliente dans ses retranchements et regardons si elle est capable du meurtre !

Non mais quel malade !? SON TÉLÉPHONE ! LE SIEN ! SON ACOLYTE ! Mais … mais… elle regarde stupéfaite la fenêtre s'ouvrir, entend le bruit mât d'un objet qui chute et s'imagine le râle de son cher ami. RIP. Tu as été brave mais le monstre est plus fort, il est plus vicieux. Il appelle sa mère, cherchant une complice pour sa détestable quête. Derrière le regard froid de Winifred c'était tout un plan qui se mettait en place. Si elle lui arrache son téléphone, il aura tout de même contacté sa mère. Elle, elle comprendra immédiatement ce qu'elle a fait. Non il faut un plan imparable qui venge le meurtre du téléphone et en même temps lui garantisse de ne jamais revenir ici. Se plaindre auprès de sa mère est inutile, elle va approuver la disparition du téléphone. La secrétaire à l'air aussi tarée que le psy, aucune aide à prendre là bas. La mission est solo. Ce n'est pas un mmorpg fantasy, cela relève plus d'un splinter cell.

C'est là qu'elle sut ce qu'elle devait faire, le plan parfait. Tout d’abord elle se rendit au bureau où, rapide, elle prit se dont elle avait besoin. Puis son regard dans le sien, droit et franc, un pli stricte en guise de bouche, elle utilisa son outils sur son sweet. Les ciseaux mordirent le tissu, clang, elle lâche les ciseaux pour déchirer à mains nues le sweet. Reculant ensuite pour échapper à une attaque, elle ébouriffa ses cheveux et, toujours son regard dans le sien, attendit pleine de dédain et de mépris.

Dites à ma mère que l’on annule les rendez-vous ou je lui dis que vous m’avez agressé.

Ce n’est pas un donjon, il n’y a pas de monstre ; c’est un splinter cell, un Hitman, où toutes les armes sont bonnes à prendre, même le chantage.

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L'homme était retors ! Au lieu de céder, il tournait le chantage en sa faveur. Son impassibilité et sa manière d'éviter le conflit l'exaspérait mais rien à faire, rien ne lui venait. Bloquée ! Il était plus fort qu'elle, son level supérieur au sien, elle n'avait aucun tour dans son sac pour rebondir. Et les voilà en chiens de faïence à attendre l'arrivée de sa mère. Sa mère. Qu'est-ce qu'elle va lui dire ? Faire ? Le pli de sa bouche restait désespérément pincée mais ses yeux ne cachaient pas son angoisse. Je. Suis. Morte. Il faut qu'elle le fasse passer pour un monstre, sinon la sentence va tomber et, bordel, qu'est-ce que sa mère pouvait être ingénieuse pour lui pourrir la vie ! Il parle, elle n'écoute pas bien trop perdue dans ses réflexions. Madison entre dans la place, le drame commence.

« Mais qu'est ce que tu as fabriqué ? ». Elle ne répond pas, détournant le regard froidement vers le psychologue pour l'incriminer. Winifred prit le sweet mais ne l'enfila pas, le serrant à la place contre sa poitrine comme un bouclier. Bonne idée, le coup porté par le psy fut fort et lui fit ouvrir les yeux héberlués. Pardon ?! On ne dit pas aux gens d'aller se foutre en l'air ! Choquée, la bouche ouverte et le dévisageant avec mépris, elle l'entendait l'incriminer, la dénoncer, et la toiser d'un regard ! Mais d'un regard ! Cet homme est dégueulasse ! Tordu ET dégueulasse ! Madison va faire quelque chose, hausser le ton de sa colère froide qui sur elle l'agace, sur autrui la rend fière d'avoir une mère qui ne s'est jamais laissée dictée sa conduite. Ah ! Combien de fois elle a entendu les voisines juger sa mère, mais aucune n'avait assez de bagout pour lui tenir tête ! Si elle-même doit encore farmer pour atteindre le niveau du psy, sa mère a le bon level et l'expérience pour le dégommer ! Team Madison au rapport !

Rien. Silence radio. Winifred finit par lâcher le psychologue du regard pour se focaliser sur sa mère. Blanche, pour ne pas dire livide, elle restait là à fixer bêtement Caldwell. Heu… maman. Elle n'avait pas son regard de quand elle repère son prochain homme, la conquête qui les distraira aux repas de la journée et du lendemain matin. Non. Là elle bugait littéralement ! Hoquetant un « d'accord » qui n'avait pas sa place dans la conversation, elle se rapprocha de sa fille pour lui prendre la main. Okay…. Ça, elle ne l'a plus fait depuis mes six ans.

Winifred ne reviendra plus vous voir.

Froncement de sourcils côté de la fille, tu prends mon partit ? Elle n'en était pas heureuse – pas qu'elle est envie de venir – mais parce que ce n'était pas sa mère ça, cette façon de parler traînante. Elle la tenait maintenant fermement par la main comme si elle craignait qu'elle ne s'envole.

Pour le tableau, envoyez moi la facture.

Robotique, elle parlait machinalement d'un air hébété. Maman ? Souffla Winifred, ramenant un peu Madison dans la réalité. La mère de famille finit par sortir, bredouillant dans son écharpe quelque chose qui semblait être « je n'y crois pas », lâchant simplement :

« Aurevoir, passe une bonne journée ».

de politesse même si le tutoiement choqua Winifred. Pas plus de colère ? De rage ? Il lui avait dit d'aller se suicider ! Enfin, elle était contente de s'être débarrassée du psy, finalement le dragon avait été vaincue… tandem de choc, mère et fille, hein maman ? Bon sang elle n'allait vraiment pas bien. Madison fut silencieuse pendant tout le trajet jusqu'à leur appartement, son visage n'avait toujours pas reprit de ses couleurs. Une fois rentrée, elle abandonna sa fille dans l'entrée et sans enlever sac ou manteau, s'en rendit fouiller le bureau.

Maman ?

Madison ferma le bureau à clef pour que Winifred n'intervienne pas, les mains dans les cartons elle retrouva la boîte qu'elel cherchait. Une photo. Une seconde. Lui, c'était bien lui. Il n'avait pas changé d'un pouce. Bartholomew Caldwell, le nom lui disait bien quelque chose. Le père de Winifred est ici. Se laissant tomber sur le sol, Madison soupira en se faisant la réflexion que si elle l'avait reconnue, ce n'avait pas semblé être son cas. Il est ici. Depuis tout ce temps. Il a toujours été ici.

Maman ?

Que faire, le dire à Winnie et prendre le risque de la perdre ? De la partager ? Que faire….

Va dans ta chambre Winifred ! Et réflechis à comment rembourser le tableau !

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