Zade Suhayl ♦ UC

Zade n'est pas particulièrement avenant au premier abord. Ce n'est pas dans sa culture d'être sociable et ouvert. Obéir, se battre, analyser une situation, aviser, c'est plus dans ce qu'on lui a appris déjà... Les Adetir, sur Atria comme sur Terre, sont de fiers combattants prêts à donner leur sang pour mener à bien la mission qu'on leur confie. Mais Zade n'a jamais été le plus assidu des élèves. En effet, le garçon était plutôt indiscipliné et n'en faisait qu'à sa tête. Fougueux et avec une envie irrépressible de liberté. Mais les enseignements de son clan sont tout de même parvenus à imbiber sa personnalité et avec le temps, Zade est devenu plus contrôlable. Bien qu'il reste difficilement influençable, aujourd'hui il suit ses aînés, les respecte sans chercher constamment à remettre en cause leurs décisions et leurs paroles. Bien que cela ne l'empêche pas de temps à autres à enfreindre les règles et à n'en fait qu'à sa tête, il y a un progrès démentiel entre le petit Zade et celui qu'il est devenu. Peut-être un peu plus responsable, moins rêveur, plus attaché à sa culture et à son peuple, défendant ardemment ses valeurs et étant prêt à tout pour assurer la pérennité des atriens. Cet engagement auprès des siens est de notoriété publique. Même s'il fut un temps où certains doutaient de sa loyauté, aujourd'hui elle ne fait plus l'ombre d'un doute. A part peut-être chez les Trags...

< 2010
Atria, une planète si belle, si bleu... Zade n'en n'a qu'un bref souvenir. Il a grandit auprès des Adetir. Ses deux parents étaient de valeureux guerriers. Sa mère faisait partie de la garde rapprochée du chef de leur clan. Un honneur, un privilège qui la gratifiait. Même si elle restait ainsi confinée dans leur cité, Myza était comblée. Le père de Zade, Akas, n'était pas pas le meilleur combattant mais il faisait preuve d'excellence en matière de stratégie et de coordination. Assez peu considéré par ses confrère car utilisant l'intelligence plus que la force, Akas occupait difficilement son poste de commandant. Ses hommes ne le respectaient que lors des missions, mais dans son dos, il savait que ces hommes n'entendraient le respecter que lorsqu'il les surpassera sur le terrain. Malheureusement, faire ses preuves auprès de ses hommes n'entra pas dans ses projets. Il avait l'estime et la considération de leur chef, cela lui suffisait. Zade avait aussi une sœur jumelle. Elle était délicate, belle, aussi rayonnante que leur mère et aussi redoutable. Derrière ses yeux angéliques et ses marques courbées douces, Liesa était l'une des meilleures combattante de leur génération. Alors que Zade était l'incorrigible indiscipliné qui amusait la galerie ou défiait les ordres, Liesa était la perfection incarnée. Oh il lui arrivait de succomber aux plans foireux de son frère et ils s'organisaient souvent des escapades interdites, mais elle était bien plus mature et centrée sur ce qu'on attendait d'elle. La fierté de leurs parents. La fierté aussi de son frère. Tous les quatre formaient une famille unie, hétéroclite mais soudée.

2010
Une période sombre. Si sombre... Les souvenirs de Zade sont pourtant intacts. Il avait alors 19 ans. Le départ d'Atria fut un véritable challenge pour tout son peuple. L'inconnu les attendaient et cela l'effrayait. Ce fut la première fois que Zade connu réellement la peur. Peur pour ce qui allait advenir des siens, mais surtout de son clan qui était au sens large une véritable famille pour lui. Leisa lui serrait la main de toutes ses forces - et elle en avait - alors que lui se rongeait les doigts d'inquiétude pour leur avenir. Puis vint l'accident... Échoués sur une planète dont ils ignoraient tout. Le crash dispersa les atriens et la guerre sonna son glas... La question qui tourmente Zade depuis ce jour : pourquoi a-t-elle lâché sa main ? Elle la serrait si fort, comment on-t-il pu être séparés ? Sa moitié, son égal, comment a-t-elle pu lâcher sa main ? Il était excentré avec d'autres atriens. Fouiller la zone du crash n'était pas dans l'emploi du temps des rescapés : il fallait se défendre. Mais alors que les visages que Zade connaissaient se faisaient descendre un à un, tombant au sol dans des bruits sourds qu'il distinguaient facilement des tirs d'armes à feu des humains, une main saisit son bras et l'entraîne dans une course allant à l'opposés des tirs. Ayoeng zenz srung aylaru ! Mais l'atrien insiste et Zade a beau tenter de se débattre, son partenaire Adetir maintient son étreinte, la renforçant en prenant son deuxième bras. Plantant ses yeux dans ceux du jeune homme avec un regard à transpercer l'âme. Ayfo lu nitsan. Zene txing. Abandonner les siens... c'était impossible pour Zade... Sie Leisa ?! L'atrien relâche Zade et se met à courir. Ce dernier jette un regard au champ de bataille. Seuls quelques atriens sont encore debout. Ils ne gagneront pas cette guerre. La larme à l'œil, Zade se décide à suivre son aîné.

Après une longue course sans pause, ils s'arrêtent dans un quartier résidentiel visiblement désert. Loin de la cohue des tirs et des cris de leurs semblables, ils pensent être en sécurité. Mais le quartier n'est pas aussi désert qu'ils le pensaient et une escouade de militaire arrive sur leur flan. Reprenant leur course, ils tentent de leur échapper. Zade prend de l'avance sur son confrère qui commence à ralentir en le regardant avec insistance. Le jeune homme compris que ce dernier ne pourrait plus continuer. C'est alors qu'ils décident de se séparer et l'escouade croise leurs dernières cartouches avant de se séparer pour continuer la poursuite. Trois suivent Zade qui parvient à les semer en s'insérant dans un chemin menant à une maison encerclée de haies.